Le centre de vaccination, une aventure humaine

Jan 23, 2022

Comment transformer en quelques jours un hall des expositions en centre de vaccination ? Le LEC a relevé le défi, et depuis mars 2021, ce sont plus de 100.000 personnes qui y ont été vaccinées. Outre la prouesse médicale et logistique, Natacha Perat, administratrice déléguée, y voit une « très belle aventure humaine ».

Le centre de vaccination a démarré le 15 mars 2021, sur base d’un cahier des charges, à la fois complexe et imprécis sur certains pans, reçu le 20 février. Mettre les lieux à disposition, définir les flux,  aménager l’infrastructure, fournir les équipements, commander la chambre froide pour garantir la stabilité de la température pour conserver les vaccins, engager le personnel non médical, assurer la sécurité du site,… Malgré les contraintes logistiques strictes et aussi de nombreuses inconnues, le centre a été lancé en temps et en heure. Et adapté ensuite très fréquemment : « De 15 jours en 15 jours, nous avons eu à adapter la structure », résume Natacha Perat.

« Nous avons voulu concevoir un centre le plus accueillant, serein et chaleureux possible », poursuit-elle. Mission réussie : en ont témoigné, très rapidement, les très nombreux remerciements des personnes vaccinées. De quoi rebooster le moral de l’équipe du LEC qui avait traversé des moments compliqués, avec l’arrêt complet – COVID oblige – des activités sur le site et même la suppression pure et simple de la Foire de Libramont. Rendre un tel service à la population tout en redonnant vie au hall 3 du LEC a été très gratifiant.

Jusqu’à fin août, le centre de Libramont a fonctionné six jours par semaines avec six lignes de vaccination. Si les autres centres ont alors fermé en province de Luxembourg, celui du LEC a continué en mode mineur pour poursuivre la vaccination des plus jeunes ou celle des retardataires. A l’automne, un programme riche de salons et autres manifestations a repris au LEC tout en cohabitant avec le centre de vaccination. Très vite, il a été question d’une 3e dose à administrer. Fin octobre, le centre est ainsi repassé de 2 à 4 lignes de vaccination, et dès la mi-décembre, à 6 lignes. Dernière étape en date : la vaccination des enfants, commencée le 19 janvier 2022, avec une décoration et des animations conçues spécialement à leur intention comme la participation rassurante des Cliniclowns.

Une équipe médicale très engagée

L’adaptation, incessante, n’a pas toujours été simple. « Tout le monde a tâtonné, explique Natacha Perat, mais partout, il y a eu énormément de bonne volonté. » L’administratrice-déléguée  met aussi en avant le rapprochement positif entre le LEC  et le WEX de Marche-en-Famenne, élargi même au-delà de la province aux parcs d’exposition de Ciney et de Namur. « Nous nous sommes coordonnés pour proposer des offres cohérentes entre nous, et ce travail en commun fut très enrichissant. »

Pour la directrice médicale du centre de vaccination de Libramont, le docteur Carol Huberty, relever ce défi avec l’équipe du LEC, c’était travailler en territoire connu. Responsable de tous les jobistes sur la Foire de Libramont depuis 1989, elle connaît le site et son équipe comme personne. « Cette expérience m’a été précieuse, je connais tout le monde, et pour créer ce centre de vaccination au départ de rien, Natacha Perat et l’équipe de la Foire m’ont beaucoup aidée. »

Ce qui a été le plus compliqué, le plus fatigant et même le plus frustrant, « c’est le peu de communication et le manque d’anticipation dans les consignes qui nous étaient données. Nous avons toujours nous adapter dans la précipitation ». Mais elle souligne en même temps sa chance de pouvoir travailler au sein d’une équipe de direction médicale très engagée dans sa mission. Elle aussi, comme Natacha Perat, met en évidence la réussite sur le plan humain et une solidarité unanime entre les personnels infirmiers, médicaux, de nettoyage, etc. « Dès que nous avons besoin de quelque chose, c’est là ! Il ne faut pas le demander deux fois. C’est d’un grand confort dans un contexte où il faut souvent improviser. » Et où on ne peut pas connaître aujourd’hui ce que sera la situation sanitaire de demain et les dispositions qui en découleront.